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Sommes-nous faits pour courir ?

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Sommes-nous faits pour courir
Souvent on me demande si c’est “sain” ou ”normal” de courir ou préparer un marathon. Sommes-nous faits pour courir ? Si longtemps ? Je dirais oui mais non, génétiquement tous les bipèdes que nous sommes en sont capables, mais avec tous nos gènes endormis dû à notre mode de vie, cela demande de la préparation.

La course dans notre évolution

A l’instant où nous sommes devenus bipèdes, nous sommes devenus vulnérables, nous ne pouvions pas courir. La plupart des australopithèques dont nous possédons les ossements, ont été tués par des carnivores. Nous servions souvent de repas à cette époque-là. Le développement de la chasse et de la cueillette ont eu pour conséquence, pour l’homo erectus, d’avoir plus d’énergie, ce qui signifie avoir un plus gros cerveau. Le cerveau est un organe très énergivore, en fait, 20% de notre énergie consommée par notre métabolisme de base, est consacrée au fonctionnement de notre cerveau. Ce nouveau mode de vie, basé sur la chasse et la cueillette a généré une contrainte énergétique qui a rendu possible le développement du cerveau.

Courir en endurance pour survivre

Quand nous sommes devenus bipèdes, il y a 5 millions d’années, nous sommes devenus lents, économes et efficaces, mais lents. Un bipède ne peut pas courir vite. La sélection naturelle a donc résolu ce problème en trouvant un solution totalement nouvelle, et a fait de nous, non pas des sprinters, comme la plupart des mammifères, mais des coureurs d’une grande endurance. Et c’est particulier aux humains. Nous ne sommes pas bon en course de vitesse, mais en endurance.
Aucun humain n’a jamais réussi à distancer un animal qui l’avait pris en chasse. La théorie classique de l’évolution humaine, affirme que, quand nous sommes devenus carnivores et bipèdes, nous nous sommes mis à utiliser des outils. Cela a favorisé le développement de notre cerveau.
Mais il y a seulement 300’000 ans que nous avons eu l’idée de fixer une pierre au bout d’un bâton. Nous n’avions pas tous les instruments dont nous disposons aujourd’hui pour nous protéger ou pour chasser. Donc bien avant d’avoir, des armes, nous chassions et mangions de grands animaux. On y parvenait en les poursuivant jusqu’à ce que mort s’en suive.
Chasseur-africain

La chasse à l’épuisement

Dans les années 1980, des anthropologues vivant dans le désert du Kalahari, avec des chasseurs cueilleurs, ont assisté aux dernières chasses de ce type. Ils les ont baptisées les chasses à l’épuisement.
La chasse à l’épuisement tire partie de deux caractéristiques importantes que possèdent les hommes, mais pas les autres quadrupèdes.
  1. La première est que nous pouvons facilement atteindre une vitesse qui fait galoper les quadrupèdes. Sans courir trop vite, vous pouvez facilement faire passer un poney passant du trot au galop.
  2. Quand nous courrons à ces vitesses-là, nous nous refroidissons en transpirant, alors que les quadrupèdes se refroidissent en haletant.
L’adaptation humaine la plus importante, et qui fait de nous les champions de la régulation thermique, capable de faire face à des températures élevées est notre peau qui transpire. De tous les animaux ce sont les hommes qui transpirent le plus. Aucun autre primate ne régule sa température de cette façon. C’est extrêmement rare chez les mammifères.
Nous avons développé un grand nombre de glandes sudoripares sur tout notre corps, en moyenne nous en possédons de 2 à 5 millions. Et quand un quadrupède se refroidit en haletant, il se contente d’humidifier sa langue et d’en rafraîchir ainsi la surface. Alors que nous, c’est sur le corps tout entier que les glandes sudoripares excrètent de l’eau. Tout notre corps est transformée en « langue ». Et ce n’est que l’explication de la moitié de la chasse à l’épuisement, parce que quand un quadrupède galope, il ne peut pas haleter. Et la raison pour cela est que son corps se penche, et les viscères vont taper comme un piston sur le diaphragme à chaque foulée.
Chaque fois que vous faîtes galoper votre chien, un zèbre, une vache, un poney, une girafe ou n’importe quel quadrupède, vous pouvez observer que cela lui enlève sa capacité à haleter. Biensur, l’animal peut courir plus vite que vous et aller se cacher dans les buissons pour tenter de se refroidir, mais à ce moment-là si vous continuez à le poursuivre, et le pistez sans répit, sans qu’il puisse retrouver sa température normale, alors son crops va devenir de plus en plus chaud. La chasse à l’épuisement permet à n’importe quel homme ou femme de mette un quadrupède en hyperthermie. Les derniers adeptes de la chasse à l’épuisement ont désormais disparu. Ils possèdent maintenant des fusils pour survivre.
Zebre-buisson

Changements d’anatomie et physiologie

Depuis 2 millions d’années nous avons développé des capacités incroyables. Cette anatomie et cette physiologie qui nous permettent d’être vraiment bon en course d’endurance. Et la brève période, pendant laquelle, certains humains ont décidé de quitter l’Afrique, n’est pas suffisante pour changer nos capacités et changer toute cette biologie.
Nous sommes toujours fondamentalement les mêmes, où qu’ils vivent dans le monde, tous les hommes sont pareils. Même dans l’arctique, les hommes possèdent un corps pour courir. Pendant 2 millions d’années, nous avons du courir après notre repas, la sélection naturelle à fait son travail, et nous en sommes le fruit.
singe
Nous sommes bourrés de caractéristiques de la tête aux pieds qui nous rendent apte à la course.
Commençons par les doigts de pieds. Les hommes possèdent des doigts de pieds courts (à comparer par rapport au singe ci-dessus), pourquoi ? Avoir des doigts de pieds longs n’a pas de conséquences pour la marche, ça ne va pas vous empêcher de marcher correctement. Mais si vous avez de très longs doigts de pieds (comme certain primates) et que vous courrez, vous risquez de les casser à cause des forces de torsion.
La voute plantaire est un autre point clé, cette partie surélevée du pied agit comme un ressort, quand vous marchez, il n’y a ni stockage ni restitution d’énergie élastique. Mais quand vous courez, vous vous mettez à l’utiliser comme un ressort. 17% de l’énergie mécanique du corps qui frappe le sol est stockée puis restituée par ce seul ressort.

Le tendon d’Achille, c’est le principal ressort de votre corps. Pendant la course, lorsque vous frappez le sol, il restitue environ 35% de l’énergie élastique dû au contact avec le sol. C’est un dispositif de stockage d’énergie élastique complètement passif. Donc, quand vous heurtez le sol, votre pied redescend et votre cheville en s’abaissant étire ce ressort. Puis dans un second temps, ce ressort se détend et aide votre corps à s’élever en l’air. C’est de l’énergie « gratuite ». Vous ne l’utilisez pas pour marcher, mais que pour courir, rien que pour courir.

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Un autre endroit qui fait l’unanimité, non sans raison, c’est le muscle grand fessier. C’est le plus grand muscle du corps humain. Et si on se contente de marcher simplement en se tenant la fesse, on aura l’impression qu’il ne fait rien. Mais des que l’on court, il se met à travailler avec vigueur à chaque foulée. Il relie les jambes aux hanches, et comme quand on court, le corps a tendance à tomber en avant, il se contracte et stabilise le buste. Chez les australopithèques, la zone d’insertion du muscle est très réduite, mais chez les représentants du genre homo sapiens, on constate une expansion de la partie supérieure du grand fessier, ce qui est très important pour la course. Nos cousins primates n’ont pas de fesses saillantes comme nous, les chimpanzés ont de petites fesses. Les gros derrières sont une particularité du genre homos sapiens.

Une autre caractéristique clés sont les épaules basses tombantes au moment ou vous frappez le sol quand vous courez, la tête a tendance à partir en avant. A l’arrière de notre crâne passe le ligament nucal, qui est relié à un muscle qui va directement à l’épaule. Pour empêcher la tête de partir en avant, le bras retombe et la stabilise. C’est le mouvement naturel d’une personne en train de courir, tout ça se fait simultanément. Donc quand nous courrons, tous ces processus contribuent à stabiliser le corps de façon passive. Nous n’avons pas besoin d’y penser ni de faire quoi que ce soit (à part quand on travaille sur la technique de course et que l’on cherche à conscientiser certains mouvements), ça se produit naturellement. C’est pour cela qu’il est essentiel d’avoir un corps relaxé, ça permet de courir de façon plus stable.

Courir sans douleurs

J’ai couru pendant des années avec des douleurs aux genoux, et je croyais que c’était inévitable. Chaque fois que je touchais le sol, je le faisais avec mon talon, générant une onde de choc dans toute la structure de mon corps. Partant du pied pour finir en haut de la tête en 7 à 10 millisecondes. J’ai porté des chaussures qui ont rendu cela « confortable » donc ça ne me faisait pas mal quand j’atterrissais dans ma chaussure qui amortissait exactement sur le talon et qui augmentait la probabilité que ce mouvement se répète. Beaucoup de chaussures on un talon très épais qui mesure plusieurs centimètres. Elles sont rigides et ont un soutiens fort pour la voute plantaire. Plus vous appuyez sur votre pieds et moins vous sentez ce qui se passe. C’est pour ça que les personnes qui utilisent ce genre de chaussures sont bruyants quand ils courent. Ils font un bruit lourd et on les entend de loin. Ce genre de coureurs finissent souvent chez le médecin. Ce qui a aussi été mon cas… (voir cet article)

Courir pieds nus pour apprendre

pied

Maintenant, si vous essayez de courir pieds nus, vous ferez beaucoup moins de bruit, vous l’entendrez. Vous atterrirez naturellement sur la parti médiane du pied, et non plus sur le talon. Sans l’amortissement de la chaussure, ça fait mal de retomber sur le talon. Quand vous faites des sauts, ou de la corde à sauter, comment faites-vous ? vous sautez et retombez là ou c’est confortable, si vous tombiez sur le talon ça vous ferait mal. Essayez pour vous convaincre ! Faites-le maintenant. Ca fait un choc si vous atterrissez sur le talon, ce n’est pas le cas lorsque vous le faites sur la zone médio-pied. Et courir c’est simplement sauter d’un pied sur l’autre en avançant. C’est comme ça que font tous ceux qui courent pieds nus. Les chaussures sont sensées être là pour nous protéger avec leurs supers amortis, mais elles nous privent du ressort naturel de nos pieds et de nos jambes. C’est peut-être pour ça que la pauvreté est parfois le plus grand atouts des athlètes.
Si nous ne comprenons pas l’histoire de notre évolution, si nous ne comprenons pas que nous sommes des chasseurs cueilleurs faits pour être actifs toute la journée, alors nous risquons de nous retrouver en mauvaise santé. C’est le prix que nous payerons pour avoir ignoré notre héritage, notre évolution.





A vous de jouer

Nos vies n’exigent plus que nous nous levions pour partir à la chasse ou à la cueillette alors que nos corps sont faits pour ce type d’exercices. Un grand nombre de maladies que nous contractons, viennent de la contradiction ente la vie que nous menons et les caractéristiques biologiques dont nous avons hérité. C’est normal de marcher 9 à 15 km par jour et de ne pas s’asseoir sur des chaises, c’est normal d’avoir des cales aux pieds. Ce qui n’est pas normal c’est de rester toute la journée assis, sans courir ni marcher, nous et notre société le payons cher.
Alors redécouvrons qui nous sommes vraiment, l’homo sapiens, l’Homme qui pense et appelons-nous, homo cursor, l’Homme qui court.
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Une réponse

  1. […] un marathon, le corps est soumis à un effort physique intense et prolongé, ce qui entraîne une augmentation de la température corporelle et une sudation abondante. Cette sudation excessive peut entraîner une perte importante en eau et […]

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